Dans la vallée de la Meuse, dans les environs de  Braux, de Sécheval, les marais étaient infestés d'esprits. Les anciens les appelaient pie-pie van-van ; ces lutins guettaient les voyageurs la nuit et  essayaient de les attirer dans l'eau pour les y noyer. Ensuite, ils dansaient sur votre cadavre en criant « noyé, noyé ! ». 

Or il arriva qu'un forgeron de Braux se dit : « Je pense que ces lutins n'arriveront pas à me noyer ! J'irai les trouver cette nuit et je me mettrai un van sur le visage quand ils me regarderont. »

C'est ce qu'il fit, et les lutins en furent penauds, mais voyant ses chaussures brillantes de clous cuivrés, ils chantèrent : « pie-pie, van-van ! Pie-pie, van-van ! Des petits cacas blancs ! »

Le forgeron ne bougea pas, et ne découvrit pas sa figure. Il put ainsi revenir à Braux, tout fier de leur avoir échappé.